Avec un marché à +10,7 milliards de dollars en cette fin d’année 2021 et ayant été reconnu comme mot de l’année par le dictionnaire Collins… personne ne peut contester que le NFT est LE sujet phare du moment !
Vous vous êtes sûrement déjà demandé comment ces nouvelles technologies fonctionnent et en quoi elles consistent. Embarquez avec Ask Mona dans un voyage mêlant culture et technologie… deux sujets qui nous parlent ! ✨
Apparu pour la première fois en 2014, les NFTs sont de plus en plus prisé et le sujet fait débat… Ils sont porteurs de nombreuses promesses pour les artistes et institutions culturelles pour qui ils ouvrent la voie à de nouvelles pratiques de diffusion et à de nouveaux modèles économiques. Pourtant, ils laissent perplexes nombreux d’entre nous sur la façon dont ils font évoluer le rapport à la propriété et à la circulation des œuvres d’art. Comment les institutions culturelles peuvent-elles s’emparer du sujet ?
Alors, quels horizons présager pour les NFTs ? Bulle éphémère ou profonde mutation du rapport à l’œuvre d’art ?
C’est le moment d’investiguer ensemble certaines des questions que vous vous êtes déjà posées… sans forcément oser le faire ! Attention, franglish-sensibles, s’abstenir ?
Selon le dictionnaire Le Robert, un NFT est une « unité numérique non fongible, associée à un objet immatériel dont elle garantit l’authenticité et la traçabilité grâce à la technologie blockchain. » Ces actifs numériques apparaissent sous la forme de vidéos, d’images, de GIFs, ou même encore de tweets !
Si l’on devait comparer un NFT à quelque chose de plus tangible, un NFT serait une œuvre d’art, et plusieurs NFTs représenteraient une collection.
Les artistes doivent dans un premier temps « minter », ou en d’autres mots, créer leur NFT à travers la blockchain et fixer leurs prix. Afin de « minter » des NFTs, les artistes ont à disposition de nombreuses plateformes telles qu’OpenSea ou Rarible. Une fois cette étape faite, n’importe qui peut l’acquérir, et le revendre par exemple. Cela est tout à fait comparable à la façon dont les œuvres sont créées puis vendues sur le marché primaire puis secondaire des œuvres d’art.
Cryptomonnaie, blockchain… des termes barbares pour désigner de nouveaux concepts qui sont complexes !
La blockchain est une technologie qui sert de stockage, de base de donnée. Elle est sécurisée par un système de cryptographie et de décentralisation pour protéger le contenu qui s’y trouve. Pour mieux comprendre ce phénomène, reprenons l’étymologie du mot : chaine de blocs. Les blocs garantissent la sécurité de ce mode de stockage. Elle permet de stocker une information à plusieurs endroits de façon décentralisée, plutôt qu’à un seul.
C’est à travers cette technologie que sont stockées les cryptomonnaies. La blockchain garantit ainsi la fiabilité des échanges et des actifs à acheter, puisqu’elle permet d’effectuer des transactions.
Quant aux cryptomonnaies, il s’agit en réalité de monnaie numérique. Il en existe plusieurs, dont le bitcoin. Vous en avez certainement entendu parler puisque c’est elle qui a permis de faire connaître ce concept !
Ce sont ces cryptomonnaies qui vous permettront d’acquérir les NFTs. La différence avec notre monnaie habituelle se trouve dans le fait qu’il n’y a aucun recours à une personne tierce, aucune banque : les échanges se font entre les deux personnes concernées. C’est la décentralisation.
Les artistes qui mobilisent la blockchain comme outil de création et/ou de mise en circulation de leurs créations sont de plus en plus nombreux. Aussi appelés « crypto-artistes« , leurs innovations prouvent que l’art n’est pas seulement physique. Les NFTs, eux, permettent de répondre à deux problématiques très récurrentes dans le monde artistique.
Premièrement, ils permettent la protection des œuvres de l’artiste avec ce nouvel outil d’authentification qui repousse les limites de simples certificats d’authenticité. En effet, grâce à une meilleure traçabilité tout au long de leur circulation, cet outil est une aubaine non seulement pour les artistes, mais aussi les galeristes, acheteurs et marchands d’art, institutions culturelles et tout l’écosystème artistique, afin suivre les œuvres et connaître leur provenance.
Deuxièmement, les NFTs permettent un nouveau mode de mise en circulation des œuvres numériques. Il est maintenant possible pour les artistes de commercialiser plus simplement le fruit de leurs créations, étant donné qu’une seule personne est propriétaire du fichier source. Mais ils permettent aussi une désintermédiation pour les artistes émergents, qui ne sont plus obligés de passer par une galerie pour vendre. De cette manière, ils ont accès à plus d’acheteurs.
Récemment, nous avons rencontré AlterHen.
AlterHen est un groupe d’artistes qui introduit une nouvelle pratique culturelle dans le monde de l’art… En évoluant seulement sur des plateformes écologiques, ils proposent des œuvres d’art de haute qualité et abordables. Grâce aux éditions limitées numériques, les artistes et les institutions culturelles peuvent trouver de nouvelles sources de revenus et un espace supplémentaire pour l’engagement communautaire. Découvrez les artistes du collectif :
Zaki Jawhari (https://alterhen.art/artist/zaki-jawhari/)
Eli Joteva (https://alterhen.art/artist/eli-joteva/)
Anna Malina (https://alterhen.art/artist/anna-malina-zemlianski/)
Patrick Jamora (https://alterhen.art/artist/patrick-jamora/)
Diane Drubay (https://alterhen.art/artist/diane-drubay/)
SOMATICBITS (https://alterhen.art/artist/david-pettersson/)
Mihai Grecu (https://alterhen.art/artist/mihai-grecu/)
Bernardo Liu (https://alterhen.art/artist/bernardo-liu/)
Patrick Tresset (https://alterhen.art/artist/patrick-tresset/)
Oui ! Et ça s’est déjà produit. En 2021, le Musée des Offices à Florence cherchait à regagner l’attention des visiteurs. La version numérique du tableau a été achetée pour 140 000 euros, par une collectionneuse, qui possède en conséquence un certificat authentique et crypté ! Le British Museum s’est aussi prêté au jeu en proposant 200 NFTs d’œuvres signées Hokusai, afin de promouvoir une exposition sur le célèbre artiste.
Se plonger dans l’univers des NFTs semble être un moyen efficace pour attirer l’attention et faire la promotion d’une exposition, mais c’est aussi un moyen de diversifier les sources de revenu.
Pour la petite histoire, Anil Dash, un entrepreneur ainsi que Kevin McCoy, un artiste numérique, étaient en admiration devant la créativité des utilisateurs de Tumblr. Ils poussèrent la réflexion jusqu’à se demander quel serait le moyen de créditer ces artistes. Ils ont donc créé une première version de ce qu’est la blockchain aujourd’hui, « MONETIZED GRAPHICS ». Cette technologie permettait surtout d’éviter les problèmes de plagiat. Et l’option de pouvoir le vendre était en réalité secondaire pour eux. Malheureusement, leur projet n’a jamais vu le jour ! Si vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à découvrir l’histoire complète à travers une interview d’Anil Dash ici !
Et comment ne pas mentionner les premiers NFTs qui ont maintenant une valeur inestimable ! Nous pouvons citer entre autres les Rare Pepe, les Crypto Punks ou encore Nyan Cat, qui a inspiré la création d’une monnaie particulière : le Nyancoin.
Alors, vous aussi vous y voyez plus clair maintenant ? Vous commencez à croire que nous sommes en train d’assister à une petite révolution technologique dans le monde de l’art et des musées ?
Ce qui est certain, c’est que les choses bougent : des musées ont déjà incorporé ces nouvelles formes d’art numérique au cœur de leurs expositions, comme nous vous l’avons dit plus haut. Dans cette même lignée, un musée dédié au NFT va voir le jour à Seattle en janvier prochain…
Vous souhaitez aller plus loin ? Le mercredi 26 janvier, nous avons organisé un webinaire pour vous permettre de rencontrer des crypto-artistes !
Regardez le replay sur ce lien !